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                   GEORGES DE CHAINANT                     27I

s'engageaient à tenir en fief de la mense épiscopale, le
domaine d'Issogne et, comme redevance, à fournir aux
évêques un fer de cheval et une haquenée richement capa-
raçonnée, chaque fois que ceux-ci seraient obligés de se
rendre à Rome pour défendre les intérêts de leur église.
   Issogne n'était alors qu'une tour ou maison-forte. Elle
conserva ce caractère jusqu'au jour où G. de Challant, en
qualité de cotuteur de son cousin Philibert, quatrième comte
de Challant, fils de Louis de Challant et de Marguerite de
la Chambre, entreprit d'en faire la seigneuriale demeure
qu'on admire aujourd'hui encore.
   L'extérieur donne une impression- assez nulle : c'est un
grand bâtiment rectangulaire, flanqué de trois pavillons
carrés et inégaux. A l'intérieur, au contraire de tous les
châteaux du moyen âge, si nombreux encore dans la
vallée d'Aoste, c'est celui qui présente le plus d'intérêt au
peintre, au sculpteur, à l'architecte et à l'archéologue.
   Les murs du porche et de la galerie qui le suit sont décorés
de peintures à fresques remarquables par leur fraîcheur et
l'originalité des sujets. Ce sont des tableaux représentant
les Arts et Métiers ou des scènes de la vie intérieure dans
les châteaux, au xve siècle. Sur la façade intérieure et
orientale de l'édifice, on voit disposées les armoiries des
membres les plus illustres de la famille de Challant. Au
dessous du troisième rang on lit ces mots bien expressifs :
 « Miroir pour les enfants de Challant. » Sur la façade
occidentale se trouvent vingt-cinq armoiries indiquant les
 principales familles nobles, avec lesquelles les Challant
 étaient alliés.
    Les murailles de l'édifice sont couvertes de fresques
 représentant les armoiries des seigneurs de Challant et des
personnages illustres, qui ont honoré ce riche manoir de