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2J2                  GEORGES DE CHALLANT

leur visite, des scènes religieuses, des tournois, des duels,
des paysages.
   Au milieu de la cour, pavée de larges dalles, est un
bassin octogone, au centre duquel s'élève un arbre en fer
ciselé avec un art parfait ; mais de ses nombreux rameaux
et de ses mille feuilles les eaux ne jaillissent plus comme
autrefois, en rosée étincelante. La chapelle, dont les voûtes
en ogive sont peintes avec un goût exquis, renferme un
autel en bois de noyer admirablement sculpté et surmonté
d'un triptyque ( i ) . G. de Challant s'était plu particulière-
ment à orner et à enrichir cette chapelle. Plus tard il lui
légua le magnifique missel qu'il avait fait exécuter pour son
usage et qui se trouve encore dans la bibliothèque du
château de Chatillon. Ce précieux manuscrit, écrit sur
vélin, est orné de splendides et curieuses miniatures ;
il porte sur son premier feuillet sa date 1490, le nom de son
 donateur et le détail des volontés de celui-ci.
   En même temps qu'il élevait le château d'Issognepour son
cousin Philibert, G. de Challant administrait la prévôté de
Verres pour le frère de ce dernier, Charles de Challant, qui
la possédait en commende.
   Fondé vers 985 par les marquis de Montferrat de la
1" race, Saint-Gilles de Verres fut gouverné pendant
quatre siècles par des prévôts réguliers, puis, à partir du
xv= siècle, par des prévôts commendataires. La maison de
Challant, qui, de tout temps, avait tenu le premier rang
parmi les bienfaiteurs de ce monastère, y revendiquait le
droit de patronage laïque, c'est-à-dire la présentation des
prévôts. C'est par l'exercice de ce droit que Charles de
Challant avait été pourvu de cette prévôté.


  (1) ^Antiquités romaines et du moyen âge dans la vallée d'Aoste par le
chan. Ed. Berard. — Turin, 1881.