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                    LE COLONEL COMBES                           263

que la moitié de cet argent et garda le reste a l'insu du
caporal tailleur.
   « Le vaguemestre du corps reçut une lettre contenant
un mandat de 60 francs -sur Paris, pour un soldat appelé
Guillaume et le remit au tailleur qui porte ce nom. Celui-
ci ayant ouvert la lettre et reconnaissant qu'elle n'était pas
pour lui, mais pour un homonyme, grenadier, qui se trou-
vait au camp, la mit entre les mains de Zola qui se chargea
de l'y faire parvenir : lettre et mandat disparurent et n'ar-
rivèrent jamais au grenadier.
    « Tout le déficit au magasin, toutes ces dettes et récla-
mations ont été reconnus par Zola.
   « Pour l'honneur du corps et de l'armée, il est indis-
pensable que ce vil instrument de toutes les turpitudes
humaines soit ignominieusement expulsé de leur sein, afin
que sa présence ne souille plus les regards d'hommes et de
guerriers qui tiennent et estiment l'honneur. Ce narré est
fait sans haine, quoiqu'il ait pu la soulever. Mais connais-
sant l'impudente effronterie de cet individu, il est essentiel
que ce rapport soit envoyé à M. le Maréchal ministre de la
guerre, car je ne doute pas que si on le gardait en Afrique,
Zola ne parvienne à déguiser son infâme conduite en par-
lant de son innocence, de ses services et en se considérant
comme une malheureuse victime de chefs iniques. Je pense
donc que, dans l'intérêt de la société autant que de l'armée,
on doit prémunir M. le maréchal ministre de la guerre
contre les tentatives de cet intrigant plein de mensonges,
de déceptions et de vilenies.
   « Ci-joint la démission du lieutenant Zola, accompagnée
d'une déclaration dans laquelle il renonce à ses droits et
rang dans l'armée française.
                      « Le colonel commandant la légion étrangère
                                     « COMBES. »