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26o                  LE COLONEL COMBES


   Puisque le Tribunal vient de décider qu'il n'y avait pas
lieu de poursuivre M. Ernest Judet, pour la reproduction de
deux lettres du colonel Combes, publiées avec commen-
taires dans le Petit Journal, il est indiscutable que ces lettres
existent et ne sont pas apocryphes.
   Qu'il s'agisse de François Zola ou d'un autre, ces lettres
font le plus grand honneur au colonel Combes et montrent
l'esprit judicieux et clairvoyant de cet officier. Nous ne
pouvons donc que les reproduire, puisque rien de ce qui
touche à ce brillant compatriote ne doit être ni écarté, ni
oublié.
   François Zola, dont il est parlé ci-dessous, était entré dans
les cadres de la Légion étrangère par la protection du géné-
ral de Loverdo, le 20 juillet 183 1.
    « Au bout de quelques mois, dit M. Judet, pris la main
dans le sac, il évitait le Conseil de guerre, grâce à de hautes
influences. Ses protecteurs préférèrent payer le déficit et
imposer au corps la démission du voleur. »
   Le colonel ne put admettre une telle faveur dans une
légion où l'égalité doit être absolue pour tous. Voici sa pre-
mière lettre :

          « Mon général,

  « J'ai l'honneur de vous accuser réception de la lettre
par laquelle vous m'annoncez que le lieutenant Zola, cou-
pable d'un détournement de 4.000 francs au détriment du
magasin d'habillement, ne passera pas au Conseil de guerre.
  « Je me permettrai de vous faire observer respectueuse-
ment que cette mesure fera très mauvais effet ici, où l'on
comprendra que cet officier, une fois sa démission donnée,