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238 JACQUES-JULES GRISARD peut-être des plus intéressants. A la satisfaction d'avoir rempli consciencieusement sa tâche, il joint l'espérance que d'autres seront plus heureux que lui dans ses recherches. Nous doutons fort, au contraire, qu'on aille plus loin que Grisard sur ce sujet ; son travail pourra être plus ou moins complété, mais il ne sera jamais à refaire. L'Odyssée de la Table de Claude découverte à Lyon en 1528 est la dernière des publications de Grisard. Ce n'était pour- tant dans sa pensée que le début de toute une série de Miscellanèes Lyonnaises qui, hélas ! n'a pas été plus loin que le n° 1. On a beaucoup écrit sur cette fameuse table qu'à bon droit on a appelée les lettres de noblesse de la ville de Lyon. Grisard nous montre ses pérégrinations successives depuis la vigne de Roland Gribaud où elle était enfouie jusqu'à l'Hôtel de Ville de la rue Longue, d'où elle est transférée en 1611 dans la cour de la nouvelle maison commune, dite de la Couronne, rue Vaudran ; en 1657 elle en sort pour orner notre Hôtel de Ville actuel, et c'est en 1814 seulement qu'on la transporte au Palais des Arts, où elle occupe tour à tour divers emplacements dont le plus récent ne sera peut-être pas le dernier. A l'aide de laborieuses recherches faites dans les Archives municipales, Grisard a pu établir ces dates par des pièces probantes qui ont leur prix assurément, dont il a eu le droit de se réjouir, non pourtant sans reprocher avec trop de vivacité à ceux qui ne les avaient pas connues de s'être aventurés sur ce terrain sans l'avoir suffisamment fouillé. La topographie de Lyon n'est pas la seule qui ait exercé la sagacité de Grisard ; de bonne heure il s'était épris de ce coin de terre que la nature et le moyen âge s'étaient plu à embellir, je veux parler de notre chère Ile-Barbe, qui a tant souffert depuis cent ans du vandalisme de ses propriétaires