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228                   VINGT-SEPT ANNÉES

coupable, si décourageante pour des vieux soldats. J'en ai
trop long à vous raconter pour en parler dans une lettre. »

   « C'est à vous, mon général, écrit le colonel de Froide-
fond en 1842 après l'affaire du sergent Blandan, c'est à
vous, si juste appréciateur du mérite, c'est à vous dont les
leçons font encore la gloire du 26e sur les champs de
bataille de l'Afrique, qu'il appartient de sauver de l'oubli un
de ses plus précieux titres à la gloire, en lui donnant la
publicité sous la double garantie de votre nom et du haut
rang que vous occupez dans l'armée... Le 26 e a déjà eu
l'honneur de servir sous vos ordres ; les traditions puisées
à si bonne école se conservent encore ; mais il est temps
qu'il rentre en France... Je regarderais comme une faveur
signalée que vous voulussiez bien le demander au ministre
pour faire partie de votre division. En vous soumettant cette
prière ou plutôt si vous daignez la réaliser, ce serait le
commencement d'exécution d'un vœu que nul régiment
ne devrait être envoyé en Afrique avant d'avoir passé dix-
huit mois dans votre division, et que tous les corps sortant
de l'Algérie auraient à tenir garnison au moins un an à
Perpignan. »

   N'est-ce pas la confirmation éclatante de ce que disait le
duc d'Orléans au colonel Corbin, qu'il félicitait pour l'expé-
dition de Mascara et qui lui répondait que « cette bonne
discipline, cette instruction qu'on venait de mettre en
pratique » était due aux soins constants du commandant
de la division de Perpignan : « Oui, vous avez raison,
colonel;avec Castellane on est à bonne école (1). »


  (1) Lettre du 18 décembre 1835.