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                 DE NOTRE HISTOIRE MILITAIRE                      215

changée en adoration. Toutes les lettres qui vont partir
en sont remplies ( i ) .
   « Il faut, en effet, un bien grand cœur pour prendre une
telle résolution et au moment peut-être de recueillir les
fruits de si laborieux efforts, quand l'armée, devenue
nombreuse et aguerrie, pourvue de tout, pouvait tout
tenter, renoncer volontairement au commandement, parce
que l'on se voyait de sa personne devenu un obstacle.
Le général Canrobert a poussé plus loin l'abnégation : il a
voulu reprendre le commandement de sa première divi-
sion. »

   Le nouveau général en chef, Pélissier, « veut attaquer le
taureau par les cornes, ou plutôt par le canon, en s'empa-
rant ouvrage par ouvrage, pièces par pièces, de cet échi-
quier ». Les 22 et 23 mai, les ouvrages de la Qua-
rantaine sont enlevés par des combats qui coûtent
3.000 hommes aux Russes et 2.200 aux Français. Après
un bombardement de deux jours, les 6 et 7 juin 1855, le
Mamelon Vert et les Ouvrages Blancs sont emportés aussi par
les troupes françaises, qui prennent 60 pièces de canon et
400 Russes, dont 11 officiers. « La victoire, quoique
sanglante, écrit le capitaine de Pontgibaud, nous a acquis
un succès très important et fait un héros de chaque soldat
français qui y a combattu. Il n'est pas possible que jamais
pareil fait d'armes ait pu s'accomplir sous des feux d'artil-
lerie aussi formidables, pour donner l'assaut à des redoutes
aussi fortes, à des remparts en terre de 10 mètres d'épais-


  (1) L'histoire opposera ces récits anthentiques à tout ce que disent
à tort contre Canrobert le général Trochu dans ses Méuoires et
M. Emile Ollivier dans VEmpire libéral (m).