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140                  VINGT-SEPT ANNÉES

prouvé qu'il n'avait ni su, ni prévu, et que ses dires étaient
d'une fausseté absolue. »

   Il y a bien de l'exagération dans ces reproches. En tout
cas, Abd-el-Kader, ayant tourné le général Bedeau et le
général Marey qui le cherchaient dans le Dahra, et s'étant
joint à Ben-Salem sur le bas Isser, le général Gentil
surprit le campement de Ben-Salem, dans la nuit du 6 au
7 février 1846, et Abd-el-Kader s'enfuit à grand'peine
dans le Djurdjura.           ,
   La Métidja, un instant menacée, n'avait plus rien à
craindre.
   En 1847, la soumission de Bou-Maza, « le père de la
Chèvre », produit « un grand bien », au dire de Canrobert,
et l'expédition de la petite Kabylie termine heureusement
le long gouvernement du Maréchal Bugeaud.

   « L'armée d'Afrique, écrit Canrobert, est dans l'impa-
tiente attente du général en chef que le Roi va lui donner.
Les haiKs prétendants au gouvernement de l'Algérie ne
manquent sans doute pas; mais les immenses obligations
auxquelles (astreint) cette charge élevée -en restreindront
peut-être le nombre. Vous êtes dans cette dernière caté-
gorie, mon général, vous, dont la noble et chaleureuse
éloquence a si souvent défendu nos intérêts à la tribune et
qui avez été le grand maître de la majeure partie d'entre
nous. Fassent le ciel et le Roi que nos destinées soient
mises en vos mains expérimentées ! »

  Ce n'est pas Castellane, c'est le duc d'Aumale qui fut
nommé gouverneur général de l'Algérie, le 11 septem-
bre 1847. Quelques mois plus tard, l'émir Abd-el-Kader,
après plusieurs combats malheureux contre les Marocains,