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                  DE NOTRE HISTOIRE MILITAIRE                I4I

s'éta'it réfugié sur le territoire algérien en passant laMoulouia'
à son embouchure. Le général de Lamoricière l'empêcha
de gagner le sud : l'émir demanda l'aman et se rendit
'e 23 décembre devant le marabout de Sidi-Brahim.
« Son A. R. le duc d'Aumale, écrit le colonel Camou,
vient d'obtenir un bien beau résultat dans la soumission
d'Abd-el-Kader ; cela nous assure une longue paix en
Afrique. Difficilement, il surgira un indigène qui aura une
aussi grande influence parmi les populations. »
   Mais la Révolution de 1848 chasse d'Alger le duc
d'Aumale et y envoie le général Cavaignac.

    « C'est l'homme qui convient pour commander ici, écrit le
colonel Camou; il a la connaissance du pays et du peuple
arabe ; il aime l'ordre et le devoir. )) A Cavaignac succèdent le
général Marey et le général Charon. Il y eut alors des essais de
colonisation, dont le colonel Beauchamps se moque à juste
titre (1) : « Le choix des colons, il faut en convenir, n'a
pas été heureux, et cette première faute, vraiment déplo-
rable, a, pour ainsi dire, fait manquer le but qu'on s'était
proposé. Ennemis du travail, fainéants, habitués à la vie
molle des villes, les individus qui composent en général
ces colonies se refusent nettement à cultiver les terres qui
leur ont été données en partage. Lorsqu'on engage l'un à
prendre la charrue, il répond : « J'étais peintre, je ne sais
pas labourer » ; si on oblige l'autre à prendre la pioche,
il répond : « Moi, piocher ? Croyez-vous que je suis venu
ici pour faire ce métier ? J'étais horloger, j'ai quarante-cinq
ans et vous conviendrez qu'à mon âge c'est un peu tard



  (I) Lettre du 4 juillet 1849.