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io6 SOCIÉTÉS SAVANTES le vrai signe distinctif entre la bête et l'homme, c'est que ce dernier est seul doué de réflexion et de raison. Tout en adoptant ces conclu- sions, le rapporteur fait deux réserves. La première, c'est que la connaissance par l'esprit n'est pas un élément suffisamment distinctif, pour caractériser la nature humaine ; il faut y ajouter la liberté ou la volonté libre. En second lieu, s'appuyant sur l'autorité de Leibnitz, l'orateur soutient qu'on ne saurait contester l'existence de l'âme des bêtes. Séance du 19 juillet 1898. — Présidence de M. Lafou. — M. Berlioux communique une carte de l'Asie centrale, dressée d'après Ptolémée et indiquant les divers itinéraires, suivis par les anciens voyageurs et les commerçants de l'antiquité, pour se rendre dans le pays des Sères et la Chine du Nord. Il signale d'abord l'ancienne colonie grecque de Bactres, d'où une route conduisait à Sota (aujourd'hui Khotan), puis la célèbre station de la Tour-de-Pierre, ancienne citadelle, connue depuis 2.000 ans et qui subsiste toujours. L'exploitation des mines de jade, substance miné- rale, inconnue en Europe, attirait surtout les commerçants dans ces pays. L'orateur étudie ensuite la vallée de l'Oxus, où la voie antique est jalonnée par de curieuses et gigantesques sculptures. Là se trouve le pays des Hurcauiens, berceau certain des Turcomans. En ce qui concerne la route du Nord, M. Berlioux observe que, dans leur expé- dition de Khiva en iSy5, les Russes y retrouvaient une mesure itiné- raire portant le nom defersang, souvenir de l'ancien parasange persique, dont parle Hérodote, Cette route était surtout suivie, à cause des mines d'or existant à cette époque dans la Russie méridionale, elle se confond aujourd'hui, en grande partie, avec la route actuelle des Russes pour se rendre en Chine, par la Mantchourie. Enfin, quant à la route du Midi, l'orateur signale son point d'arrivée dans la ville de Sére, capitale du pays. Séance du 26 juillet i8ç)8. — Présidence de M. Lafon. — M. le Prési- dent communique une lettre de M. Vautier, ingénieur, qui invite les membres de l'Académie à assister à des expériences de transmission du son, au moyen d'une canalisation souterraine, entre le bureau d'octroi du cours Gambetta et le village de Bron. — L'Académie ratifie ensuite la décision de la Commission du prix Dupasquier qui propose