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396                 LE COURS DES LIVRES

milliardaire, des « bibelots » de- 2o.oeo, de 30,000, de
40.000 francs ?       -• -              - ,:       •     • ,
                                         !
 '' Je me fais, pour mon humble part, une autre idée de ce
que doit être l'amour des livres.
    Je suis enchanté de voir que dans les ventes, comme aussi
chez les libraires, tout ce qui est extrêmement beau excite
des convoitises et suscite des surenchères. Une chose me
plaît moins, c'est que de très' bons livres, par exemple des
éditions originales de nos grands auteurs dans des conditions
ordinaires, n'y trouvent plus preneurs.
    Il n'y a pas à dire, ces livres-ci moisissent sur lès rayons
des librairies. Si l'on reproche/aux marchands de les coter1
encore trop cher, ils répondent que,•même à plus bas prix,
ils n'arriveraient pas à s'en défaire : on ne demande plus
cet "article.
 ' Eh bien ! je m'obstine à croire que ceux qui le demandent
quand même, en d'autres' termes ceux qui profitent du
discrédit où sont tombés soit les bonnes éditions du
xvue siècle eii simple veau, soit les poètes du xvc siècle en
simple maroquin moderne, ne tarderont pas à se féliciter
d'avoir saisi, pour former des collections, les occasions qui
s'offrent actuellement.
                                                D'EYLAC.