Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                      A JAS, EN IO96                      269

prélats et il travaillait, de l'autre, par des promesses "et par
des présents, à segagner une majorité; il laissait dire qu'il
était imprudent et dérisoire de lutter davantage contre des ,
refus obstinés ; c'était exposer la catholicité à des dangers
et à des bouleversements trop prévus que de la priver trop
longtemps d'un pilote nécessaire.
   Richard réussit même à empêcher que son collègue dans
la pourpre, Odon, fût proposé aux suffrages d'une assemblée
réunie, le jour de la Pentecôte, à la basilique de Sainte-
Luce; il prétendit que d'après le droit ou la coutume, un
évêque ne pouvait pas être élevé à la papauté: son sentiment
souleva des protestations; son opposition eh fut d'autant
plus tenace et ardente, mais elle tourna contre son dessein
et ses espérances. Odon écarté, on revint à Didier qui fut
nommé et revêtu, malgré lui, des ornements pontificaux,
la chape rouge sur les épaules, la croix d'or au cou. Cepen-
dant sa timidité ne fut pas vaincue, ni sa résolution ébran-
lée; il s'enfuit de nouveau se dérober derrière les hautes
 murailles du Mont-Cassin. Neuf mois se passèrent encore,
 avant qu'il acceptât cette souveraineté spirituelle, dont
 Hugues était toujours si désireux de le tenir écarté. Il com-
prit enfin qu'il manquait à.sa conscience, en repoussant le
fardeau, et il publia, au synode de Capoue, son consente-
ment. Mais, lorsque sa consécration et son couronnement
eurent été accomplis, l'archevêque de Lyon et l'abbé de Saint-
Victor perdirent la tête de dépit et s'oublièrent jusqu'à décla-
rer, entachée de fraude, de nullité, une intronisation répétée
tant de fois. Ils s'éloignèrent, voyant toutes chances perdues
pour eux, non comme des mécontents, mais en annonçant
un schisme et une opposition, dont le scandale ternissait
tous leurs anciens services. Victor III n'attendit que la pre-
mière occasion, pour élever la voix et fulminer l'excommu-