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2 1 0 "H       PROMENADE TRANSJORDANIENNE

 se prolonge, sous le nom d'Hauran, jusqu'à la montagne
 des Druses et les plaines de TEuphrate. Il est peuplé de
Bédouins,.adorateurs du soleil, et de Druses indépendants»
qui passent pour des enfants bâtards du Koran aux yeux des
fidèles sectateurs de Mahomet. La contrée est d'un abord
difficile. Le voyageur y est considéré comme une proie ou
un butin envoyé du ciel. Le dépouiller est une œuvre pie;
 le mettre à mort, s'il résiste, est une nécessité à laquelle
nul ne se fait scrupule de céder. Aussi les touristes sont-ils
rares. Les trois Européens, qui m'avaient précédé dans la
région, en étaient revenus, sans chapeaux, ni chaussures,
et sans autre vêtement que celui d'une innocence qui
n'avait même plus de certificat. Après trois jours de marche
et de privations, sous un soleil torride, les pieds saignants,
la tète en fièvre, l'âme glacée de peur, ils furent recueillis,
secourus, alimentés et vêtus par les membres d'une pieuse
caravane qui descendait au Jourdain. J'ignore le nom de ces
trois touristes. Mais j'ai entendu à Jérusalem, à Damas, à
Beyrouth, à Nazareth, le même récit de leurs lamentables
aventures. C'était presque le thème d'un conte oriental..
   Le pays transjordanien fut jadis l'un des plus riches de
l'univers. On y trouve des ruines qui stupéfient, des villes
entières qu'on dirait abandonnées seulement depuis un
demi-siècle par une émigration soudaine et générale des
habitants. Telles sont Irbid, l'antique Arbèle, Oum-Queis,
le Gadara de l'Ecriture, Djérach, l'ancienne Gérasa, où
l'on voit une colonnade de plus d'un kilomètre,
longeant les décombres de palais de marbre encore majes-
tueux. Que de découvertes sont à faire sur ce sol, dont on
ignorait les trésors historiques et archéologiques, il y a
quelques années à peine!
   Mon excursion n'a pu s'accomplir comme je le désirais, Ã