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 190            LE BOTTIER DE SAINT-GEORGES

Devant mon pied clochant et mon long sarcifix
De tous ceux du quartier, seule elle n'a pas ri.
Mon amour tout muet, mais éloquent, je pense,
Ce tendron ne peut pas le prendre comme offense,
Ni se tourner les sangs parce que j'ai tenté
D'être assez épatant pour pouvoir être aimé.
Oh ! si je décrochais le gros lot que j'espère,
Je n'aurai pas besoin du serment de son père.
Peut-être qu'elle n'a point de galant encor ;
Q_uand je lui collerai la belle montre en or,
Et quand elle verra, malgré mon air godiche,
Le chelu du génie flamber dans ma bourriche,
Elle est artiste... Ça lui fera toc au cœur,
Et devant mon talent tombera ma laideur.
Par ces beaux sentiments son âme combattue
Pourrait       Ah! j'en puis plus, ces émotions me tuent.


                        SCÈNE VII
        GUIGNOL,   rêvant au coin dû théâtre,   AMANDA

                 AMANDA,     entrant (à part)
Il est seul... Oui, je veux lui parler et savoir
Si Piétro peut encor conserver quelque espoir.
           {Saut.)
Guignol.
                GUIGNOL, sortant de sa rêverie.
              Hein! la voilà.
                          AMANDA
                              Il faut que je vous gronde,
Car seule j'ignorais ce que sait tout le monde,
Et ce n'est pas par vous que je l'ai même appris.