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                          DU SYSTÈME MÉTRIQUE      " '        141

   Il est pourtant certain que l'Académie des sciences eut
connaissance de ce travail. L'abbé Picard a été en rapport
avec Mouton. Plus tard, Lalande cite l'astronome lyonnais
comme auteur d'un système de mesure universelle. Du
reste, l'ouvrage n'a- pas été imprimé pour le seul usage
d'une douzaine de mathématiciens lyonnais.
   Aussi, la proposition faite par Cassini, en 1718, ressemblé
tellement à celle de Mouton qu'on se sent pris de quelque
soupçon. Cassini'emprunte, en effet, à la minute du degré
de latitude son unité de longueur. : A la'vérité, au lieu d'en
extraire la millième partie, comme son devancier, il en
prend la six millième : soit un pied de* o m ,3o8 a la placé
de la toise de Lm,852.-
   Si c'est une simple rencontre, elle prouve au moins que
la base adoptée par Mouton, cinquante ans plus tôt, n'était
pas mal choisie.
   Le nom du savant et modeste perpétuel de Saint-Paul
doit donc être ajouté à la liste de ces nombreux Lyonnais
que la renommée a délaissés, tandis que les voies ouvertes
par eux dans le domaine des idées conduisaient des ouvriers
de la dernière heure à h. célébrité.
   Gabriel Mouton est mort en 1694, âgé de septante-
six ans. Il avait institué pour héritiers ses confrères, les
prêtres perpétuels de la collégiale Saint-Paul. On' l'inhuma
dans la chapelle des Trois-Maries, maintenant du Christ, la
plus rapprochée du chœur, dans la nef de gauche.
   Pernetti qui le dépeint, d'après le témoignage d'un
contemporain, nous apprend que Mouton « était de petite
taille, qu'il avait le front grand, le nez aquilin et la physio-
nomie spirituelle ».
   Au surplus, distrait comme un mathématicien. Il lui
arrivait quelquefois de se croire à matines, alors qu'on
  N» } • ' - Mais 1898.                                  10