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DANS L'ANCIEN FOREZ ' 45 rendue impossible ; il fallait ou s'acquitter ou se laisser vendre ; le débiteur s'exécuta. J'ai relevé sur le journal des recettes et des dépenses, transcrites par le curé lui-même, les deux mentions ci-après : « 8 septembre, reçu dudit Maligeay par les mains de Me Pitre-l'exécutoire de Lyon : 588 livres, 18 sols, 6 deniers (1). » La paix aurait été dès lors conclue avec un peu plus de souplesse et de sincérité de part et d'autre; mais on n'eut pas, dans ce moment-là , le soin d'établir le règlement définitif et on laissa, à dessein ou autrement, quelques comptes en souffrance : peut-être que le paroissien fit enten- dre au pasteur des excuses et des regrets ; il était moins avare de promesses que d'espèces sonnantes ; il n'y eut donc qu'une trêve et encore fut-elle rompue à brève échéance. Moins de deux ans après, on en était revenu aux sergents et au papier timbré ; le 28 mai 1785, Maligeay était pré- venu de se rendre à Montbrison, pour assister à la taxation des dépens adjugés par le lieutenant du baillage, le 4 février 1782; il ne se dérangea évidemment pas ; le mémoire des procureurs, qui atteignait près de cent livres, n'en fut pas moins débattu et approuvé sans sa participa^ tion. Le 25 février 1786, on le mit en mesure d'avoir à -se libérer, sous peine d'une saisie, la quatrième ou la cin- quième depuis le commencement de cette malheureuse affaire. Il protesta, il manifesta une excessive surprise, vraie ou feinte, il déclara « qu'il avait payé et satisfait en entier, depuis plusieurs années, aux condamnations prononcées contre lui ». Mais comme l'expérience lui avait (1) Livre de recepte et dépense de la Fabrique d'Essertines. ARCHIVES PAROISSIALES.