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EN FRANCE 339 « Telle est la boussole des manufactures dans la balance des États : industrie et bas prix... On . ne verra plus de succès établis sur aucune autre base. » La Révolution remplit les dernières années du xviue siècle. La fabrique est à peu près anéantie. Cette destruction nJaura qu'un temps : l'industrie, comme la ville de Lyon, se relèvera de ses ruines. Mais la Révo- lution aura eu une autre et plus profonde action. Elle aura brisé l'ancien moule social ; elle aura fait surgir une société nouvelle constituée sous des lois, dans des conditions et avec des idées différentes, ayant des besoins, des ambitions et des entraînements tout autres. Le mou- vement démocratique a pris naissance ; il progressera d'une marche inégale sans doute, mais continue ; il pro- duira ses conséquences nécessaires, et dès lors le travail industriel devra être ordonné pour donner satisfaction à des exigences qui deviendront successivement plus impé- rieuses. On verra plus loin les transformations accomplies. L'histoire de la fabrication n'a été marquée à aucune époque par autant d'inventions. Nous n'observons toute- fois cet élan inattendu que pour ce qui ne touche pas à l'art. Tout devait être et tout fut renouvelé : matières, métiers et outils, science du tissage, teinture et apprêt. Il en fut autrement pour les choses de l'art. On gardait à Lyon la tradition du vrai décor de l'étoffe, et quelques- uns des grands [fabricants ont été artistes autant que leurs devanciers, mais le sens du goût fut émoussé en France pendant plus de la première moitié de notre siècle, et un fort enseignement du dessin et du coloris fit défaut. Supérieur à tous ses rivaux, Lyon fut inférieur à lui-même. Il a regagné une grande partie du terrain perdu depuis la Révolution.