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270 GUY DE CHAULIAC bien renseigné, qui a décrit la bataille avec un soin tout particulier sans doute d'après des documents que nous ne possédons plus aujourd'hui, J.-M. de la Mure(i8) dit posi- tivement que cette éminence sur laquelle les Routiers étaient établis regardait Lyon. Or cette désignation ne saurait être appliquée qu'au tertre du Goyet, le dernier plateau des Barolles étant incliné vers le sud-ouest et par conséquent n'étant pas dans la direction de la ville. S'il paraît difficile de croire avec le grand chroniqueur qu'un emplacement aussi étroit ait pu être occupé par cinq à six mille combattants, il est rationnel d'admettre qu'un tel nombre d'hommes pouvait largement trouver place sur les élévations de terrain qui s'y reliaient et sur l'impor- tance desquelles j'ai cru devoir insister plus qu'il ne l'a fait lui-même. On ne doit donc pas attacher de valeur à l'expression de montagne dont Froissart se sert aussi plu- sieurs fois pour désigner cette même position ; elle est évidemment fautive, car elle ferait supposer que la bataille fut livrée sur le coteau des Barolles, ce qui, comme nous le verrons plus loin eût été chose matériellement impossible. Je crois donc que, sur ce point de topographie, il ne saurait y avoir de doutes et qu'il s'agit bien du fameux tertre si bien spécifié au début de la narration de Froissart. (18) J.-M. de la Mure. Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, publiée par R. Chantelauze. Lyon, 1860-1868. T. I er , pp. 440-442 et les notes très intéressantes de M. Steyert pour ce premier volume. La bataille de Brignais est célèbre dans les annales du Forez, car le dernier héritier de la deuxième dynastie de ses comtes y fut tué et son frère en perdit la raison. La couronne passa après eux à la maison de Bourbon. La Mure, loc. cit. Voir aussi Broutin. Histoire de la ville de Feurs et de ses environs. Saint-Étienne, 1867, in-8°.