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                  ET LA BATAILLE DE BRIGNAIS                       271

   Du haut du clocher de Brignais, grâce aux indications
obligeantes de M. le curé Chambeyron, j'ai parfaite-
ment pu me rendre compte de tous ces détails car, de là
seulement on peut juger de l'importance de la position
stratégique du bois Goyet qui apparaît, vu à l'horizon,
comme une vaste redoute se reliant d'un côté aux pentes
dés Barolles, de l'autre aux collines de Vourles et d'Irigny,
assez élevée pour dominer toute la plaine, puisque les toits
des maisons directement situées à ses pieds#et sur ses côtés
n'atteignent pas le niveau du plateau d'où émergent les
arbres et les taillis. A l'objection de M. Allut qui pense que
la présence de cette végétation sur le mamelon devait
empêcher la concentration du premier corps des Tard-
Venus, nous répondrons qu'ils occupaient également les
hauteurs voisines, que rien ne les empêchait de s'aligner
sur la lisière même du bois qui leur avait permis de se
cacher et de se fortifier et pouvait au besoin leur servir de
retraite.
   Sur la droite en venant de Saint-Genis et vis-à-vis du
bois Goyet s'arrête brusquement la petite chaîne des
Barolles que longe maintenant la route venant de Lyon et
dont la dernière colline atteint à ce niveau sa plus haute
élévation surplombant la plaine dite des Aiguiers (19) en
avant de Brignais. En haut de cette plaine du côté du nord
se trouve le domaine de Sacuny; un peu plus bas, le
cimetière et derrière lui la ferme des Saignes où suivant la
tradition, la mêlée aurait été si terrible. Enfin et tout près
de la route de Baunan le pénitencier de l'abbé Bancillon


  (19) Elle est traversée obliquement par un petit cours d'eau, affluent
du Garon, aujourd'hui presque tari, qui l'inondait autrefois, d'où ce
nom d'Aiguiers dérivé du latin aqua et du patois aiguë.