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2l8              L'INDUSTRIE DE LA. SOIE

lorsqu'on n'avait fait dans l'ensemble que modérer la
protection.
   Pour l'industrie dont nous nous proposons de parler,
cette réforme se produisit à temps; elle nous épargna
les pertes immédiates et nous délivra des périls pro-
bables que devait amener, à la suite de la guerre de la
sécession, l'introduction aux Etats-Unis d'une politique
protectioniste poussée à outrance.
   Avec le régime des conventions, notre exportation
n'avait plus un horizon aussi borné; ce régime rendait
possible l'élargissement des anciens débouchés et l'ou-
verture de nouveaux marchés. Malgré les difficultés insé-
parables de notre condition, de nos habitudes de travail
et de notre faiblesse relative en quelques points, on eut
dans nos manufactures et notre commerce le sentiment
qu'un grand effort était nécessaire, était possible, qu'il
pouvait être suivi de succès et conduire le pays à une
plus haute fortune.
   Cet effort fut accompli. On ne saurait ni trop rap-
peler ni trop honorer la hardiesse, l'intelligence et l'ha-
bileté incomparables avec lesquelles nos fabricants, dans
toutes les directions, ont entrepris et soutenu la lutte
avec ces rivaux étrangers mieux préparés peut-être alors
pour la grande industrie et en plus d'un cas plus puis-
sants. Ces efforts eurent de prompts et d'heureux effets.
Moins de dix ans après, la vente à l'étranger devenait
notre salut. On a pu ressaisir ces affaires lointaines que
nos rivaux s'étaient déjà partagées. Grâce à l'exportation,
au lendemain d'une guerre terrible, nos ateliers ont pu
avoir ce travail, alors notre ressource suprême, qui fut
poussé avec une ardeur réfléchie et tenace qu'on n'avait
jamais connue à un tel degré; grâce à l'exportation, a