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JEHAN PERRÉAL. 435 de Marguerite de Bourbon et de Philibert-le-Beau. On lui confia le troisième. — Il en fit le plan et les dessins dJung mode digne de mémoire ; et, en effet, le tombeau de Mar- guerite d'Autriche est plus somptueux et plus riche de détails d'ornementation que les autres. Cette révision des plans des tombeaux qui entraînait celle des plans de l'église, par Jehan de Paris, reçut sa récom- pense. Madame fit compter à l'architecte une première somme de 9 escus d'or au soleil, et, dans la môme année 1509, une seconde somme de 60 escus d'or, portée sur les comptes du trésorier Vionet, en 1510 (1). Enfin, une récompense plus précieuse encore lui était ré- servée : son fils fut inscrit au rôle des bénéfices du comté de Bourgogne, et Marguerite conféra au père, le titre de contreroleur de l'édifice de Brou. (Lettre de Madame à Jehan de Paris, febvrier 1511). La générosité de celte princesse se fût-elle montrée si empressée, si elle n'avait pas agréé les plans de son peintre (2)? l'aurait-elle institué contreroleur de l'édifice, si elle n'avait résolu de suivre ses plans ? Cette lettre de l'architecte Perréal ne mentionne que les (1) Compte des denyers paies par lestres de Madame, par doys et aultre- meril, 1509, pièce III, extrait des archives de Lille. — Voir aussi le compte de 1510, pièce IV. Documents déposés aux archives de la Société d'ému- lation de l'Ain, par M. Dufay, en 1844. (2) Dans sa II e course archéologique (3 e partie, page 8). M. Sirand a écrit ce qui suit : « Peut-on induire de ce que Perréal était pensionné par la princesse, « depuis 1506, qu'il a dû faire les plans de l'église? « Je ne saurais l'admettre. Un peintre du roi n'est pas un architecte, ce sont deux choses bien distinctes, etc. » Nous ferons remarquer à M. Sirand, que Perréal, le peintre dû roi, était du nombre de ces artistes d'élite pour lesquels, dans les XIV e , XV e et