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JEHAN PERRÉAL. i%i « guille et en brodure, elle esloit exercée louablement en « musique vocale et instrumentais, en peinture et en rhé- « torique, tant en langue françoise comme castillane et « latine (1). » Lorsque veuve, à vingt-quatre ans, de Philiberl-Ie-Beau, duc de Savoie, celte infortunée princesse voulut, dans sa douleur, mettre à exécution le projet de la fondalion de Brou, en 1505, elle s'adressa à Jehan Perréal qui avait alors atteint l'apogée de son art. Il avait 42 ans. Admet- tant qu'elle ait fourni elle-même, comme on le dit, les pre- miers croquis ou dessins de l'édifice qu'elle résolut de faire construire en Bresse, il lui fallut un conseiller expert en ar- chitecture, un constructeur habile pour coordonner ses pro- pres inspirations et pour surveiller les travaux. Elle choisit le savant maître qu'elle connaissait depuis longtemps et qu'elle savait digne de sa confiance. Nous ferons connaître, plus loin, en quoi consiste la par- ticipation principale de cet artiste dans l'œuvre monumen- tale de Brou. Jehan Perréal avait des connaissances en littérature ; il écrivait bien en lalin el en français; mais son style original se ressentait, d'une certaine dprelé de langage qui lui était propre, défaut qui l'a fait accuser d'orgueil avec ses égaux, d'inconvenance avec ses supérieurs, lorsqu'il croyait avoir à s'en plaindre. On l'a accusé aussi d'avoir été trop soigneux ;1) Couronne Murgarêtique, par Jehan Lcmaire, D'après l'oraison funèbre de Marguerite, par Antoine du Saix, cette prin- cesse maniait aussi habilement le pinceau que la plume. Enfui Paradin prétend qu'elle se récréait cnlr'autros vertueuses occu- pations, le plus souvent, à (a peinture. Ces affirmations ont fait supposer qu'elle avait pu dessiner des plans ou croquis de sa main, pour les architectes des églises de Bruges et de Brou, qu'elle fonda. 9