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B32                      LETTRE DE M. BOUlL
briques romaines et recouvert de dalles mal jointes. Sa direction
est du nord au midi. Il passe probablement sous l'église. Il devait
partir de l'importante ruine qui couvrait tout le sous-sol de l'aile
neuve de l'hospice des Jeunes Filles Incurables. Cette espèce de
palais était ornée d'un portique ; plusieurs pièces étaient pavées
en mosaïques. Un fragment fut, à l'époque, enlevé par les soins
de M. Comarmond et transporté au musée. Les eaux pluviales,
peut-être même les eaux ménagères de cette splendide demeure
devaient, par le canal que nous signalons, descendre dans le
Rhône qui coulait non loin.
   Dans les terres qui encombraient cet égoùt, nous avons trouvé
des débris de la belle poterie rouge des Romains. Avec des frag-
ments réunis à la colle, M. l'abbé Thévenet, l'un de nos vicaires,
est parvenu à restituer un petit vase ovoïde sigillé, d'un galbe
gracieux. Un autre débris, le fond d'un petit vase, porte le nom
de Séveri, en beaux caractères. C'était, sans doute, le produit de
l'une des nombreuses poteries lyonnaises signalées par M. Artaud.
J'ignore si ce nom se trouve sur le catalogue de nos potiers,
ou si c'est encore un nom nouveau à ajouter à la nombreuse
liste que possède notre musée. M. le Conservateur eclaircira ce
doute.
   Pour ne rien omettre, je citerai une base attique en pierre
blanche d'une bonne époque.
  De plus une petite incise représentant un Amour portant un
arc d'une main et de l'autre une flèche.
  Voilà le modeste résultat de nos fouilles ; il est vrai qu'elles
ont eu lieu sur un espace fort restreint.
   Si vous pensez que cette note puisse intéresser vos lecteurs,
je vous autorise à la publier.

                                     BouÉ, curé d'Ainay,



      T.ynn, le 27 mai 1859.