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INSCRIPTIONS VOTIVES. 509 obtenue sous les auspices tirés du vol de l'hirondelle, ou dérisoirement sous les auspices de la courtisane Chelido. Celle allusion que les commentateurs de Cicéron apprécient différemment , fine cl ingénieuse selon les uns, du plus mauvais goût suivant les autres, est tout au moins très-diffi- cile à rendre en français (1). Burmann dans une note de l'anthologie , remarque que des amants ont quelquefois donné par tendresse des noms d'oiseaux à leurs amies, comme Aedon et Coronis ; et peut- être, ajoute-t—il, la maîtresse de Verres ne s'appela-l-elle Chelido que de celte manière. Lucien parle d'une courtisane du nom de Chelidonion. Piaule met dans la bouche d'un personnage de sa comédie intitulée Asinaria,ces paroles d'une tendresse un peu triviale : Die me luam gallinam, cotumi- cem.... Die igitur me tibi anaticulam, columbam, hirundi- nem, monedulam. Salomon dit aussi à sa bien-aimée, dans le Cantique des cantiques : Pulchrœ sunt genœ tuœ sicut turluris.... Oculi lui columbarum....Surge,propera, arnica mea, columba mea, formosa mea,.... oculi sicut columbœ super rivulos aquarum. Mais, soit dans l'épitaphe d'Aix, soit dans le petit nombre des inscriptions où des femmes ont pour surnoms des noms d'oiseaux , l'on chercherait vainement un témoignage, en faveur de la présomption de Burmann. Si la tendresse fut pour quelque chose dans le choix du surnom que portait Titia, ce dut être la tendresse d'un père ou d'une mère aux yeux de qui les grâces de son jeune âge, la rendaient peut- être l'émule de celle charmante enfant dont le môme Burmann rapporte Tépitaphe. .... MVLTVM SIRENARVM CANTV DVLCiOR ELOQVIO CLARIOR (1) Cic. Verr. n. i. 40. Nam ut prœtor foetus est, qui auspicato a Chelidone surrexisset, sortent nactus est urbanae provinciœ.