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504 INSCRIPTIONS VOTIVES. mais bien au dieu Apollon Borvon et à la déesse Damona. Mais comme il n'est pas d'une entière évidence que les aquae ferventes du texte cité» désignent plutôt des eaux chaudes naturelles que des eaux chauffées au moyen de feu pour servir aux ordalies, il se pourrait que VApollo nosler d'Eumène se rapportât au temple d'Apollon qui existait de son temps à Aulun, non loin du Capitole et dont il parle en plusieurs endroits de ses écrits. Plaçons ici toutefois une remarque tirée des exemples connus, qui tend à la confirma- tion de la première hypothèse. Le parjure n'était pas chez les anciens du ressort de la juslice civile. Justinien est le premier qui ait édicté des lois pour le punir; jusque là on laissait aux dieux le soins de se venger eux-mêmes. Mais alors, pour que cette manifestation de la justice divine ne fût pas à bon droit suspecte, n'est-il pas vraisemblable de penser qu'on s'abstenait autant que possible d'employer pour ces sortes de jugements de Dieu, des moyens artificiels? D'après Orelli, les déesses Bormo ou Borvo, (et non Bor- monia comme il l'écrit fautivement) (1), et Damona auraient été particulières aux Séquanes el aux Eduens. Les deux inscriptions d'Aix qui font le sujet de cette étude témoignent que le culte de la première était en honneur chez les AIlo— broges et que, selon toute apparence, les thermes d'Aix lui étaient consacrés. Si môme je ne me laisse abuser par une ressemblance de mois le souvenir de celle déesse se re- trouve encore au delà des Alpes, dans les eaux thermales de Bormio en Valteline, appelées dans Cassiodore Aquas Bor- WM'«S(2). Elles étaient à l'époque réputées très-efficaces con- (1) 1974. (2) Variât:, 10, 29. Dictionn. géngr. de Kilian. A Bormio en allemand Worras, sur le pen- chant du mont Braglio , à demie lieue de ce bourg, on trouve des eaux thermales qu'a célébrées Cassiodore. Ces eaux sont très-lïéquentées par les malades de la Valteline et des Grisons.