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INSCRIPTIONS VOTIVES. 503 que jusqu'à un certain point donne a entendre un passage d'une lettre d'Eumène adressée à Constantin, passage d'après lequel ces eaux, comme celles de quelques fontaines, en Sicile (1), à Tyane en Cappadoce (2), auraient servi à l'épreuve des parjures. « Jam omnia le vocare ad se lempla videantur praecipueque Apollo noster cujus ferventibus aquis perjuria puniuntur (3). » Si le sens de cette phrase était parfaitement clair, s'il était bien évident que par les mots ferventibus aquis Eumène s'est proposé de désigner des eaux thermales et par consé- quent celles de Bourbon-Lancy, les seules qui ne fussent pas très-éloignées d'Aûtun d'où écrivait le célèbre rhéteur, il en résulterait une notion importante et fort curieuse pour la question qui nous occupe. C'est qu'alors peut-être notre déesse Bormo serait, non plus une déesse, mais Apollon, décoré d'un surnom particulier. Telle est en effet la con- jecture de M, Henzen. Ce savant continuateur d'Orelli soup- çonne, dans le mot Borvo, un simple surnom d'Apollon (4) ; en sorte que le début de l'inscription de Bourbonne, DEO APOLLIN1 BORVONI ET DAMON AE, ne signifi- rait pas : au dieu Apollon et aux déesses Borvo et Damona, (!) Aristote, De admirand. auditionib., 55. —Macrobe, Salurn., 19. — Diodore de Sicile, 11. A Palice, au pied de l'Etna, étaient deux petits lacs d'eau bouillante et soufrée, d'une extraordinaire profondeur. On jurait par ces sources en écrivant le serment sur des tablettes que l'on jetait à l'eau. S'il était sin- cère, elles surnageaient ; dans le cas contraire, elles allaient au fond, et sur le champ le parjure était frappé de mort ou de cécité. (2) Philostrale, Vie d'Apollonius de Tyane. Il y avait à Tyane en Cap- padoce une fontaine dont l'eau bouillait quoique froide. Inoffensive pour les autres , elle faisait venir aux parjures des pustules livides et des tumeurs d'une nature pernicieuse. (3) Puncgyrici vet., 6, 2 1 . (4) Supplément à Orelli, page 23 de la table,