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494 GKAND HÔTEL-DIEU DE LYON. Cretet, et peut-être la plus digne du pinceau de ce maître peu connu ailleurs que dans notre ville; mais qui n'en fut pas moins un coloriste puissant et profondément versé dans la science de la composition. La Vierge y était représentée dans toute sa gloire, et celte peinture, par son mérite, pouvait être comparée à celle dont ce maître avait décoré la salle de la Bourse, bâtie sur la place du Change. Enfin, Thomas Blanchel, auquel Lyon devait le plafond du grand salon de l'hôlel-de-Ville, consumé par un incendie en 1674, qui fut l'ami de l'Albane et deCharles Lebrun, avait fait un tableau représentant le Sauveur du monde renversé sur les genoux de sa mère désolée et le soutenant dans ses bras. Blanchet, ayant reçu les conseils du Poussin, possédait à un degré éminent plusieurs parties importantes de son art; il avait réuni dans cette peinture, à l'expression et au coloris, le mérite non moins grand d'un dessin irréprochable. Avant la reconstruction de cet édifice, et longtemps après son achèvement, les morts de l'Hôpital furent enterrés soit dans des cours, formant alors plusieurs cimetières, soit dans l'église même, sons laquelle on avait ménagé de vastes caveaux. Ces inhumations, au centre des villes, autour des églises et jusque dans leur enceinte, produisirent souvent des malheurs graves et causèrent bien des fois de grandes calamités dans les rues près desquelles elles avaient lieu. Aussi, en 1526, un sieur Palherin, teinturier, voisin du cimetière de l'Hôpital, demanda-t-il aux recteurs la permis- sion de faire élever, à ses frais, un mur placé en face de la clôlure de ce cimetière. Cette permission lui fut accordée à la condition : Qu'il ferait quelque bonne et belle ystoire à la décoration d'y celui Hôpital (1). (1) Voyez Dagicr, Histoire de VHôtel-Dieu.