Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                 GRAND HÔTEL DIEU DE LYON.               495

    Messieurs les recteurs, pour éloigner autant qu'ils le pou-
 vaient les sépultures trop nombreuses sur ce seul point, ar-
 rêtèrent, en 1582, qu'à l'avenir nul ne serait enterré dans ce
 lieu qu'autant qu'il aurait été payé pour cela 200 écus soleil.
    Malgré cette précaution , les conséquences pernicieuses
résultant de l'établissement de ces charniers dans l'intérieur
de la ville se manifestèrent avec une telle intensité, en 1625,
 (après la peste qui éclata au mois d'août et causa des ravages
épouvanlables), qu'il fut arrêté que les cadavres entassés dans
le cimetière'de P Hôtel-Dieu répandant une odeur infecte, il
n'y serait plus enterré que des personnes qualifiées, et moyen-
nant une certaine somme fixée à 300 livres au moins. ,
    Cependant, tous ces faibles moyens restèrent sans résultat
et ne changèrent rien à la situation désastreuse dans laquelle
se trouvaient les personnes logées près de ces charniers, car,
en 1672 , le cimetière répandit dans le quartier de l'Hôpital
une odeur tellement pestilentielle que Messieurs les recteurs
s'adressèrent à l'Archevêque qui, sur leur demande, rendit
une ordonnance par laquelle un jardin situé rue Bourgchanin
fut converti en cimetière destiné à la sépulture des pauvres.
On le désigna sous le nom de Cimetière de Lorette.
    Enfin , en 1696 , l'Hôtel-Dieu commença à enterrer ses
morts dans le cimetière de la Magdeleine ; et, si les habitants
du quartier ne furent point débarrassés de suite de ces
miasmes infects, ils purent au moins espérer que les éma-
nations nauséabondes et délétères de cette pourriture hu-
maine , diminuant chaque jour, n'apporteraient plus dans
leurs demeures des maladies cruelles et une mort inévitable.
    Aujourd'hui, tout est changé; sur l'emplacement consacré
à la sépulture des pauvres, emplacement qui, depuis de longues
années, s'était couvert de maisons d'une chôtive apparence
et dans lesquelles subsistaient des foyers d'infection d'une
lotit autre nature, l'administration des hospices a planté un