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GlUNI) HÔTEL-DIEU DE LYON. 49À
groupe a été confiée à M. Fabisch, statuaire, professeur h
l'Ecole impériale des Beaux Arts de la ville.
L'Administration des hospices, après l'année 1848, a fait
mettre, à la place occupée par la fleur de lis de la grande rose,
un ornement s'épanouissanl en volute, motif tiré de l'ensemble
de la décoration ; enfin, elle rétablit aujourd'hui, au front de
cette église, et dans le centre qu'ils occupaient autrefois, les
deux écussons de France et de Navarre, dont la trace a été faci-
lement retrouvée au milieu des débris dont ils étaient couverls
el des garnissages en plâtre faits pour voiler les souillures de
la Terreur.
La révolution de 1793, qui voulait tout détruire, a enlevé
à celle même église des peintures d'une valeur incontestable
et signées par des maîtres très-connus.
On y voyait un tableau de Charles Lebrun représentant la
Purification de la Vierge (1).
Lebrun (2), dont les compositions sont animées, qui se
modela sur le Poussin, dont il était l'élève, et ensuite sur
Annibal Carrache, avait pris de ce dernier les formes con-
tournées et le grand style. Il avait réuni, dans cette œuvre
remarquable, l'énergie de son talent el la force de son génie.
Benoît Audran , qui grava toutes les batailles d'Alexandre
et tant d'autres pages magistrales de Lebrun, en leur donnant
cette fermeté que le peintre laissait quelquefois désirer et en
atténuant aussi l'incorrection de dessin du modèle, nous a
laissé de ce tableau une gravure très-remarquable.
Dans l'une des chapelles se trouvait aussi une peinture de
(1) Voyez Description de la ville de Lyon, par Eivièrc de Brinajs.
(2) Lebrun a peint, pour l'église Saint-Louis, de Lyon, el dans la cou-
pole du chœur, le Père éternel, entouré des anges et des saints chantant
ses louanges. Cette belle fresque, que l'on pè\it voir encore dans cette
église, et qui malheureusement disparaît, noircie et détruite par la pous-
sière et la fumée, a été gravée par Audran ; eette gravure est fort estimée.