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478 HISTOIRE DES BOURGUIGNONS. division des deux frères, pour s'emparer d'une partie de leur terriloire. 11 ménagea adroitement les deux partis, fit alliance avec chacun d'eux et attendit les circonstances pour agir (1). Ses députés virent par hasard la princesse Clolilde; ils la trouvèrent sage et belle, et ayant appris qu'elle était de race royale, ils en informèrent aussitôt le roi Glovis. Celui-ci forma sur le champ le projet d'épouser une princesse qui devait lui apporter ses prétentions aux provinces de Bour- gogne qu'avait possédées son père. Sans retard, il envoie des ambassadeurs à Goadebaud qui n'osa refuser de prendre Clovis pour neveu, dans la crainte de s'attirer ses armes avec son inimitié. Le contrat fut signé à Cavaillon, les envoyés firent des présents au roi et parti- rent pour Soissons avec la princesse (2), 493. Carélène mourut bientôt après la séparation de sa chère petite-fille, à l'âge de 51 ans -s elle [succomba à la douleur d'avoir vu expirer une partie de sa famille, et fut enterrée dans le monastère de Saint-Michel, qu'elle avait fondé à Lyon, près de la place qui a conservé ce nom. Son épitaphe contient vingt-six vers, dont voici quelques-uns : Sceptrorum corumeu, terra decus, et jubar orbis Hoc artus tumulo vult Caretene tegi. Jamdudum castum castigans aspera corpus Dilituit vestis murice sub rutila. Quam cum post decimum rapuit mors invida lustrum Accepit melior tum sine fine dies, etc. Gondebaud avait vu avec peine sa nièce Clolilde devenir l'épouse du roi des Francs ; il redoutait l'ambition de Clovis et surtout le ressentiment de la princesse. Aussi, il chercha à faire face aux orages, s'allia avec Théodoric , roi d'Italie, maria son fils Sigismond avec la fille de ce prince et, pour (1) Dom. Bouquet, tom. m, p . 397. (2) Grégoire de Tours.