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HISTOIRE DES BOURGUIGNONS. 479 cimenter encore plus fortement la bonne harmonie qu'il voulait établir entre les deux royaumes, il se hâta de re- mettre aux mains de saint Épiphane, moyennant une faible rançon, tous les prisonniers qu'il avait amenés d'Italie quel- ques années auparavant ; ces prisonniers montaient à 6,000 hommes (1), 494. Clovis fut influencé par sa femme ; souvent elle l'avait conjuré avec larmes de lui accorder deux grâces : l'une de se faire chrétien, l'autre de porter la guerre en Bourgogne , et de se venger sur Gondebaud du massacre de ses parents (2). Clovis fut embarrassé au sujet de la religion, mais son cœur ambitieux se promit d'accomplir ses désirs sur la Bourgogne, lorsque l'occasion se présenterait ; elle ne tarda pas à s'offrir. Des inimitiés avaient éclaté entre Gondebaud et Godegisèle, sans doute au sujet de leurs possessions particulières ; Clovis, de son côté, avait cherché, en plusieurs occasions, à étendre sou territoire, et avait toujours profité des concessions que Gondebaud lui avait faîtes pour conserver la paix. Mais enfin ce dernier se lassa de toujours offrir, et, apprenant que les Francs se préparaient pour une expédition, il fit prier Godegisèle d'oublier leurs querelles pour s'unir contre l'en- nemi commun. Godegisèle avait fait alliance avec Clovis; il avait été convenu que leur traité resterait secret, tant que les Francs n'auraient pas envahi la Bourgogne. Clovis entre donc en campagne ; Gondebaud marche contre lui, le perfide Godegisèle vient le joindre à la tête de ses soldats et se range en bataille sous les drapeaux de son frère, dans les environs de Dijon, sur les bords de la petite rivière de l'Ouche. Mais, au milieu du combat, il joint ses forces à celles de Clovis et tombe rudement sur l'armée de Gondebaud qui fut bientôt mise en déroute. (1) Picot, Ennod. chro, (2) Picot. — Glausollcs, Hist. de France, p. 37.