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HISTOIRE DES BOURGUIGNONS- 477 après, il reçut à Lyon des envoyés de l'empereur Olybrius, qui, voulant s'assurer d'un puissant allié, lui envoyait les ornements de patrice. Ainsi, les chefs de l'empire romain considéraient toujours les Bourguignons comme des alliés. Ce fut, au reste, le dernier acte d'autorité que cherchèrent à faire les empereurs ; car les successeurs d'OIybrius aban- donnèrent une prétention que l'impuissance de leur gouver- nement n'aurait pu soutenir. Gondebaud, après l'agrandissement de ses États, ne prit pas de résidence particulière. Tantôt il se fixait à Lyon, tantôt à Genève, souvent encore il passait une saison entière dans quelques châteaux de plaisance ; l'histoire a gardé le souvenir d'Albigny et d*Ambérieux-en-Bugey, qu'il se plai- sait à habiter. C'est dans ce dernier lieu qu'il mil en ordre les lois appelées de son nom lois Gombelles. L'inaction n'était pas du caractère de ces rois bourgui- gnons, toujours vifs, ardents, aimant la guerre pour le butin. Aussi, Gondebaud profilant de la lutte entre Odoacre et Théodoric, réunit bientôt ses guerriers, et leur montrant les plaines fertiles delà Ligurie ouvertes pour leur expédition, il les pousse en Italie, prend Turin et Pavie, ravage tout le pays et revient dans ses États avec un grand nombre de prisonniers qui furent réduits en servitude (492). Godegisèle, alarmé de ces mouvements de son frère aîné, comprit qu'un jour l'ambitieux Gondebaud voudrait réunir tous les États des Bourguignons sous sa domination. Aussi, pour prévenir une guerre funeste, il voulut s'assurer des amis et des appuis chez ses voisins. Il fit alliance avec le roi des Francs qui venait de fonder un royaume sur les débris de l'empire romain, et qui avait déjà rempli toute la Gaule de la renommée de ses exploits. Clovis, aussi ambitieux et plus adroit politique que Gonde- baud, sentit l'avantage qu'il pourrait tirer un jour de la