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HISTOIRE DE NANTUA. 373
Lateyssonnière (1), Désiré Monnier (2) et Paul Guillemot (3),
considèrent saint Amand comme le fondateur de l'abbaye de
Nantua, où il serait mort en 691, d'après le martyrologe de
cette ville. Telle est aussi la vieille tradition du pays. A
Nantua, c'est être presque félon envers la cité que d'oser
disputer de cette tradition, sur la foi de laquelle la fontaine
du lieu a reçu le nom de Fontaine de Saint Amand.
« Après avoir converti la ville de Gand, dit M. Rouyer, saint
Amand parcourut le midi de la France, pour y prêcher la foi.
Désirant ensuite vivre dans la retraite et trouver un lieu propre
à la solitude et a la fondation d'un monastère, il dirigea ses
pas du côté de Lyon, et vint en une ville nommée Ozinde ou
Orinde, qui depuis fut entièrement détruite par les peuples
barbares qui ravagèrent la France, sur la fin de la première
dynastie.
« Saint Amand, ayant trouvé Nantua propre a l'exécution
de son dessein, s'y retira près d'une fontaine appelée encore
aujourd'hui Fontaine de Saint-Amand, située au pied du
mont d'Hein. Ayant obtenu du roi Childéric II la concession
de cette solitude, il y fonda son monastère et fit construire
une église (p. 2). »
Mgr. Depery, après s'être exprimé de même : ajoute : « 11
existe, dans le diocèse de Belley, et surtout dans le voisinage
de Nantua, plusieurs paroisses sous le vocable de saint
Amand : Charix, le Grand-Abergement, la Balme, Lancrans
etLéaz. — Hist. Hag. de Belley (p. 80).
Guichenon croit voir Isernore dans la petite ville d'Ozinde.
Il va même, — sans indiquer la source où il a puisé, —
jusqu'à dire : « Pendant que saint Amand fut abbé de Nantua,
(1) Recherches historiques sur le département de l'Ain, Bourg, 1838,
I, 174.
(2) Etudes archéologiques sur le Bugey, Bourg, 1841, p. 10.
(3) Monographie historique du Bugey, Lyon, 1852, p. 35 de la II e partie.