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310              COMPTE-RENDU DES TRAVAUX

suite que je vais vous entretenir d'un sujet qui a captivé
votre attention pendant plusieurs séances, je veux parler
du travail de M. Bouillier, intitulé : De Vunité de l'âme pen-
sante et du principe vital.
   L'âme est-elle la cause unique de tous les phénomènes
qui s'accomplissent dans l'ensemble de l'être humain ou
bien seulement de ceux dont elle a conscience et garde le
souvenir ?
   Existe-t-il en nous deux causes associées mais irréducti-
bles, l'une pour la vie, l'autre pour la pensée, ou bien la
pensée et la vie sont-elles deux puissances dérivant d'une
seule et même cause?
   Telle est dans son apparente simplicité la question que
l'auteur s'est proposé de traiter et de résoudre.
   Depuis l'antiquité jusqu'à nous ce double dynanisme a
occupé les philosophes, les théologiens et les médecins ;
l'une et l'autre opinion ont çu d'illustres défenseurs et la
science s'incline devant l'autorité du nom de chacun d'eux.
M. Bouillier examine et discute chacune de ces doctrines, il
les apprécie tour à tour, et va au-devant des objections pour
les réfuter, et par de séduisantes déductions il arrive à
conclure qu'il faut en revenir a Aristote, à saint Thomas et
à Leibnitz, étendre le domaine des actes de l'âme, lui resti-
 tuer les fonctions vitales dont on voudrait la déposséder,
 adopter enfin l'unité de l'âme pensante et du principe vital.
    Cette étude si intéressante dans laquelle, au milieu de
 noms si célèbres, ont été cités les noms d'Hippocrate, de
 Sthal et de Barthès, ne pouvait manquer de soulever une
 polémique au sein de la Compagnie.
    Notre honorable confrère, le docteur Perrin, a pris la dé-
 fense de la doctrine qui avait été combattue. L'homme est
 un, a-t-il dit, mais au nom de la science, sa nature peut
 être susceptible d'analyse. De tous temps son étude a été