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298 HISTOIRE LITTÉRAIRE tous les motifs qui lui semblent militer en faveur de nos ancêtres. La cause qu'il plaide est celle des nations, et il ne se montre pas indigne de sa tâche. Lorsqu'il prend en main la défense des fils des Barbares domptés, Claude doit nous intéresser et comme Gaulois et comme chrétiens. Par un dernier abaissement des démarcations antiques, il prépare les voies à la religion nouvelle , cette religion que prêche, à deux pas de son palais, l'homme élu pour être l'apôtre des nations. « C'est, dit M. Michelet, le premier « monument authentique de notre histoire nationale, et le « titre de notre admission dans cette grande initiation du « monde (1). » Sije considère les Tables de Claude sous un aspect moins général, j'y trouve la preuve que les sentiments bons et honnêtes étaient loin d'être éteints dans l'âme de cet empereur. Il fut au moins suceptibles d'amitié ; la manière dont il parle de Vestinus et de Persicus ; la chaleur avec la- quelle il recommande au Sénat les enfante du premier de ces illustres personnages le démontrent. Il ne fut pas non plus étranger à la reconnaissance. Il rappelle avec trop de précision les services rendus par les Gaulois à Drusus, son père, pour être taxé d'ingratitude. Je puis me tromper, mais d'après tout ce qui précède, j'ose, contrairement a d'illustres opinions, croire que l'em- pereur Claude ne fut ni un homme méchant, ni un souverain imbécile. Son gouvernement, d'ailleurs, n'eût- il amené que cette seule mesure, l'admission dans le Sénat romain des Gaulois chevelus, c'en devrait être assez pour que nous, leurs enfants, nous ayions souci de sa mémoire. Maintenant, l'ordre des dates nous mène 'a iEbutius Libe- ralis. On sait que cet homme distingué vivait encore à l'épo- (1) His(, de In Frnnrc, t I, p. 19 de la %'' édit.