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DE LYON. 293 lement rénumération donnée par Tacite des individus, des peuples mêmes d'origine étrangère,reçus dans la communauté romaine durant la république. La partie détruite delà seconde page et la première Table disaient donc, avec Tacite, que Clausus, le plus illustre des ancêtres du prince, avait obtenu sous la république, quoique Sabin, le droit de cité romaine et le titre de patricien ; que les Jules étaient venus d'Albe ; d'au- tres personnages fameux de Camerium et de Tusculum ; que l'Etrurie, la Lucanie, l'Italie entière avaient fourni des séna- teurs ; que les peuples au-delà du Pô jusqu'aux Alpes avaient été associés au nom, a la fortune, a la gloire de Rome; qu'enfin plusieurs familles de noble extraction, sorties de l'Espagne et de la Gaule Narbonnaise, jouissaient dans Rome de tous les droits de cité et s'y montraient pleines de dévouement à la patrie. Claude concluait en affirmant que la politique suivie par les Romains, à l'égard des étrangers, loin d'affaiblir leur puissance l'avait au contraire affermie; que si Sparte et Athènes avaient péri, c'était pour avoir repoussé les vaincus comme étrangers, et qu'il fallait bénir la mémoire du fonda- teur , Romulus, qui, le premier, avait incorporé parmi les citoyens un peuple soumis. Tel doit avoir marché, j'en suis convaincu, le discours de Claude. La soudure que je fais des passages de Tacite à la première page de la Table est si naturelle qu'elle relie l'une à l'autre deux parties d'une même pensée qui semblent avoir été séparées. En effet, que reste-t-il a dire a l'empe- reur, pour compléter cette pensée, jusque-là dominante dans sa harangue, sinon de faire voir l'empire,fidèle aux traditions politiques de la royauté et de la république envers les étrangers ? C'est précisément ce qu'entreprend Claude , dès le commencement de ce que nous possédons de la seconde page de la première Table. L'ordre logique n'est pas interrompu.