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 2i>2                    HISTOIRE LITTÉRAIRE

  et l'admission des Gaulois chevelus ; c'est ce que témoignent
  ces paroles de la Table conservée : Jam vobis cum hanc
 partem censura mea adprobare cœpero, « si cette partie
 « de ma proposition, comme Censeur, est approuvée, » ainsi
 que traduit très-bien M. Monfalcon (1).
    C'est seulement dans la partie conservée de la première
 page ou colonne de la première Table, que l'empereur aborde
 la question gauloise.
    Une des principales objections faites à la proposition, de
la part des opposants, était sa nouveauté, qu'ils traitaient de
dangereuse. L'empereur pense qu'elle n'est ni nouvelle ni
dangereuse. Nouvelle ? Il montre les étrangers admis aux
emplois les plus élevés , dès l'origine même de Rome : le
Sabin, Numa, succédant a Romulus ; l'Etrusque, Tarquin, h
Ancus Martius ; à Tarquin, le fils d'une captive , Servius
Tullius ; à ce dernier, le second des Tarquins. Dangereuse ?
11 énumère les changements qu'a subis le gouvernement ro-
main, depuis l'expulsion des Tarquins, et fait remarquer que
toutes ces mutations politiques ne l'ont pas empêché d'éten-
dre sa domination, jusqu'aux bornes du monde.
   La solide argumentation de Claude n'est pas épuisée ; OB
le sent. Après avoir décrit les phases diverses de la consti-
tution républicaine, il est évident, toute l'économie de son
discours le prouve, qu'il va montrer la république pratiquant
a l'égard des étrangers la politique admise sous la royauté ;
c'est l'ordre logique ; il n'eut eu garde surtout d'oublier un
exemple illustre que lui offrait sa propre famille, et l'oubli
de cette mention sur la Table existante suffit seul pour révé-
ler une seconde lacune. Ici, par conséquent, se place naturel-
  Ci) La traduction de Brossette, que, donne le P. Colonia {Hisl. litt. de
Lyon, t. I, p. 125), est non moins explicite. « Si vous approuvez la p?o-
« position que je fais aujourd'hui en qualité de Censeur.»