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Al* MOYEN-AGE. 235
souscrit cette charte après Hugues, qui s'intitule lui-même
comte, par la grâce de Dieu.
L'EvêqueDrogon, dans la charte 33e, restitue aux chanoines
de Saint-Vincent des propriétés aliénées par le népotisme ou
l'incurie de quelques uns de ses prédécesseurs.
Huguesde Vendenesse leur restitue, Ã son tour, quelques
biens (1) « reconnaissant les injustices que quelques uns des
« Seigneurs qui l'avaient précédé, avaient commises contre
« les chanoines mêmes, dans leur Eglise de Saint-Vincent-
« des-Prés. II leur restitue cette Eglise avec les terres qui
, « en dépendent, à la seule condition qu'ils absoudront ceux
« de ses prédécesseurs, parents et autres seigneurs qui au-
« raient envahi et retenu injustement ladite Eglise et ses
« dépendances. » On comprend que cette absolution d'outre-
tombe, n'a d'autre sens aux yeux des vivants, d'autre utilité
pour les défunts que celle de nos réhabilitations modernes.
La charte 282 nous montre un homme appelé Dodlenus,
qui possédait a Flacé, des terres usurpées sur Saint-Vincent.
De là réclamation d'une part, résistance de l'autre. L'avoué
de Saint-Vincent recourt au duel cum scuto et fuste, avec le
bouclier et le bâton (2). Dodlenus succombe et le comte se
hâte de restituer ce qu'il retenait injustement. Saint Mayeul,
encore archidiacre de Mâcon, souscrit cette charte qui est de
l'an 940, environ.
Nous aurions trop à faire s'il nous fallait citer toutes les
chartes où se trouve exprimé le motif de restitution, en ces
termes, ou d'autres analogues :« reddiditetfinivit.» (ch. 25.)
« —Dono et remitto... Hanc autem donationem vel remis-
é sionem... » (ch. 27. )
e
Le cérémonial usité en ces actes solennels de justice nous
(1) Ch. 34.
(2) Voir Du Cange aux mots Campio et Duellum.