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"2o6            KMPLOI DES BIF.NS ECCLÉSIASTIQUES

est révélé dans la charte 454, avec une rare concision. C'est
ce qui nous engage à la traduire ici intégralement.
   « Qu'il soit notifié a tous que moi, Geoffroy, comte (1),
« me sentant succomber sous le nombre de mes péchés et de
« mes offenses, je suis venu devant le saint autel et les reli-
« ques du B. martyr "Vincent, confessant mes péchés, et
« promettant amendement du passé, vigilance pour l'avenir,
« avec le secours de la divine miséricorde. Afin donc que le
« B. martyr de Dieu daigne supplier le Seigneur tout-puis-
« sant d'avoir pitié de moi et de me diriger dans toutes mes
« voies, je lui donne et aux chanoines de son .Eglise, un serf
« du nom de Drogon, avec sa femme Tetrada, leurs fils et
« leurs filles. Je me désiste de toute servitude et restitue
« les redevances que moi, mon Père et mes prédécesseurs
« avons usurpées sur toutes les terres de Saint-Vincent dans
« le voisinage deSancé. Et pour que cette donation ou res-
« titution demeure inattaquable, je la signe de ma propre
« main, et ordonne à mes vassaux de la signer. »

                                   VII.

   Un second motif, plus fréquent peut-être que celui de la
restitution, c'était l'expiation. 11 est certain que les mœurs
d'alors n'étaient point celles d'aujourd'hui. S'il n'y avait pas,
dans le crime, les raffinements des temps modernes, nous
reconnaissons qu'il y avait d'horribles fureurs, de sanglants
déportements. Mais, en revanche, il y avait ce que nous
voyons rarement, aujourd'hui, la même ardeur, nous pour-
rions peut-être dire la même exagération dans la voie de la
pénitence. C'est alors, en effet, que les pénitences publiques
étaient le plus en usage, c'est alors qu'on voyait les grands

  (1) Geoffroy, comle de îiâcon.