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-1"A          EMPLOI DUS MIEN S KC.CI.ÉSUSTIQUKS



                              VI.

   Les biens ecclésiastiques, nous l'avons dit, avaient disparu
devant le flot des Barbares, ou bien étaient devenus la proie
des laïcs, une récompense de services militaires. Mais il n'y
a point de prescription sans bonne foi, point de jouissance
paisible de biens manifestement usurpés, nous l'avons vu en
des temps bien rapprochés de nous. Avant que le concordat de
1801 eûtvalidé les spoliations révolutionnaires, en échangede
concessions obligatoires qui étaient faites d'autre partal'Eglise,
que d'inquiétudes dans les consciences sincères et loyales!
11 ne faut pas s'étonner que les mêmes préoccupations aient
laborieusement agité les hommes du VIIIe siècle et des siècles
suivants. La foi alors, pour être moins polie peut-être, n'en
était pas moins vive et enracinée dans les sociétés chré-
tiennes. Aussi, est-il incontestable que grand nombre de
donations ne furent faites qu'a titre de restitution. Dans des
questions aussi compliquées que celle-là, l'Eglise, en bonne
mère, faisait de larges concessions ; et pour des biens im-
menses qui lui avaient été enlevés, elle se contentait du
recouvrement d'une faible portion, et rassurait, comme elle
en avait le droit, la conscience de ceux aux mains desquels
les biens, usurpés primitivement, arrivaient confondus avec
les autres biens patrimoniaux.
   Ainsi lisons-nous dans le préambule de la charte 72% don-
 née par Hugues II de Bâgé, les paroles suivantes : « J'ai
 « entendu dire partout dans le Comté de Mâcon, et je recon-
 « nais que plusieurs de mes prédécesseurs ont dissipé ou
 « retenu injustement, en divers lieux, les biens de Saint-
 « Vincent. Pour l'amour de Dieu, et en vue delà rémunéra-
 « tion éternelle, je restitue une partie de ce qui est venu en
 « mes mains par cette voie... » Le comte Léotalde de Mâcon