Revue du Lyonnais » série 2 - n°18 ( 1859 ) » pp.239

                   RÉPONSE A M. L'ABBÉ ROUX.                   239

 Vienne sans toucher au territoire des Allobroges ? Il en est de
même des autres routes. Il n'y avait qu'un moyen de né pas sor-
tir du pays des Segusiaves, c'était de ne pas parler des voies de
communication         Est-ce là ce que j'aurais dû faire?
   Je termine ce chapitre en rappelant que j'ai décrit des routes
romaines qui n'avaient été mentionnées nulle part, et d'autres
routes dont on n'avait trouvé aucune trace, quoiqu'elles fussent
portées sur les itinéraires anciens. M. Roux s'écrie : « Comment
« peut-on décrire ce qui n'est mentionné nulle part, et démon-
 c trer l'existence des choses matérielles là où ces choses elles-
 e
n mêmes font défaut. » Voilà ma réponse : 1° La route romaine
de Belleville à Autun n'est mentionnée dans aucun itinéraire ;
mais, comme elle existe encore, il n'est pas difficile, je pense, de
prouver son existence ; 2° la route de Lyon à Mâcon n'a pas con-
servé un seul témoignage matériel de son existence ancienne ;
mais, comme elle est décrite dans les itinéraires romains, il n'est
pas non plus difficile de prouver qu'elle a existé.
   Et maintenant que je crois avoir assez bien défendu mon livre,
permettez-moi de défendre un peu ma personne contre les re-
proches de M. Roux. Si je ne puis me disculper complètement,
je plaiderai du inoins les circonstances atténuantes, et peut-
être ne me trouverez-vous pas aussi noir que mon accusateur
m'a fait.
   M. Roux me reproche (p. 314) de ne donner des autres que les
passages où je puis « placer une dénégation, glisser une chicane.»
Vous venez de voir qui de nous deux mérite le plus ce reproche.
Mais le fait ressortira davantage encore de ce qui va suivre.
   Mon contradicteur dit (p. 510) que « je me laisse parfois en-
« traîner à la tentation de donner comme le fruit de mes inves-
« tigations ce que j'ai pu lui emprunter. » Voici ce que j'ai écrit
en tête de la description de Feurs, extraite en partie de son
livre : « M. Roux, qui a fait une étude spéciale de Feurs,
 « dit, etc. » Et plus loin : « Toutes les découvertes faites par
 « le savant archéologue que nous venons de nommer ont con-
 « couru à lui démontrer que, etc. » Et plus loin encore : « C'est
 « ce que prouve en effet le plan qu'il a joint à ses Recherches,