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238                RÉPONSE A M. L'ABBÉ ROUX.

de résider dans une ville lointaine, découvre, en faisant des re-
cherches sur l'histoire de son pays natal, un dictionnaire géo-
graphique de la France, échappé par hasard aux dévastations
dont cette contrée a été victime pendant les vingt siècles dont
nous venons de parler. Dans ce dictionnaire, il voit, à sa grande
surprise, donner le nom de Franche-Comté au pays qui l'intéresse.
Il croit d'abord que c'est une erreur, mais il se convainc bientôt
que cette dénomination est exacte, et que le mot comté était
primitivement féminin dans la langue française, qu'il a quelque
peu étudiée dans sa jeunesse. Un de ses compatriotes, plus heu-
reux que lui, car il a pu continuer à résider à Besançon, lui ré-
pond, dans des termes qui ne sont pas toujours polis, qu'il est
dans l'erreur, que le mot comté est masculin dans tous les au-
teurs du dix-huitième et du dix-neuvième siècle, et qu'un témoi-
gnage unique ne saurait infirmer d'aussi nombreuses autorités;
il termine en disant que le nom de Franche-Comté est un bar-
barisme échappé à l'auteur du dictionnaire en question, et cela
par la raison péremptoire que le mot franche fait une triste fi-
gure à côté de tous les adjectifs masculins accolés au mot comté.
Auquel des deux barbares donnerez-vous raison? La réponse ne
me paraît pas douteuse, même en supposant que vous soyez
l'ami intime du second, et l'ennemi juré du premier, pour un
 motif quelconque.
    Cela dit, je reviens à mon livre ; mais j'aurai bientôt fini. Le
 cinquième et dernier chapitre, consacré aux « voies de communi-
 « cation desSégusiaves,» est plus considérable à lui seul que tout
 le travail de M. Roux sur Feurs, pourtant ce critique impitoyable
 ne trouve qu'un mot à en dire dans son analyse, et c'est pour
justifier M. de Boissieu (toujours, toujours ce nom !). « M. Ber-
 « nard, dit-il, avait accusé M. de Boissieu de manquer de logi-
 « que, parce que ce savant épigraphiste avait traité, contraire-
 « ment à son titre (sic) des inscriptions des Ségusiaves        et le
  « voilà qui met le pied sur la route de Vienne ; il entre dans la
  « Guillotière, qui appartient aux Allobroges ; il marche allègre -
 « ment sur la route de Narbonne          » Pourriez-vous me dire.
 Monsieur, comment j'aurais pu décrire la route de Lyon Ã