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1(')8 ALLOCUTION I)L' 1>KÉS1DEJSÃ. su transporter dans la peinture des arts toutes les grâces des lettres, et toutes les palpitations du drame dans la sévère fidélité de l'histoire. Ainsi, notre cité sera représentée par trois fauteuils à l'Académie française. Je ne sache pas qu'aucune autre ait surpassé cette noble fécondité; aucune, sans excepter même la capitale qui accueille, excite et consacre le génie, mais qui lui sert plus souvent de piédestal que de berceau. Et pour que rien ne manque à notre patriotique orgueil dans la séance de réception qui s'apprête, c'est M. "Vitet qui doit, au nom de l'Académie, répondre au récipiendaire, en sorte que ce grand tournoi littéraire ne sera, à vrai dire, qu'un dialogue lyonnais. Lyon aura tous les honneurs d'une de ces solennités nationales, qui retentissent, plus que jamais, dans les échos du monde civilisé. En effet, chaque jour accroît ce retentissement de la parole littéraire. Elle appelle des auditoires d'élite autour de la chaire des professeurs. Au sein de nos sénats académiques, cette chaire fait place a une tribune dont les accents se redisent partout ; les discours de réception deviennent des événements. C'est que la puissance va toujours a la parole ; ce n'est pas en vain, qu'il lui a été donné de porter le plus grand de tous les noms. Elle se ressent toujours de sa céleste origine, son sceptre est immortel comme son divin auteur; le mouvement des siècles le transforme, les orages des révolutions le plient quelquefois. Il ne se brise jamais et se relève d'autant plus fort, qu'il a paru s'abaisser un instant. Il semble chercher, aujourd'hui, la main des grandes Compagnies littéraires et s'attacher a leurs paroles. Un coup d'Å“il rapide sur les causes et les progrès de cette transformation, sur les caractères el l'influence de ce