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ALLOCUTION DU PRÉSIDENT. 167 maturée ; il y aurait usurpation a devancer vos plaisirs, mais il n'y a pas témérité a les prédire. Celui a qui le modeste patriarche de notre grande industrie inspira les sons les plus mélodieux de la lyre, saura bien faire briller sur les plus graves méditations de sa plume, les doux reflets du soleil de Grèce (1). Puis, notre ciel brumeux s'illuminera à son tour, aux splendides rayons du poète de la cité ; vous tressaillerez d'émotion et d'orgueil, en écoutant cette sublime et tou- chante harmonie, que la patrie inspira (2), que l'Europe voudra redire, dernier hymne d'un voyage triomphal, digne prélude d'une réception plus triomphale encore. L'Institut aura sa part dans l'éclat de cette séance ; nous sommes unis désormais par de communes gloires. Chaque jour il resserre ses liens avec la seconde capitale des lettres françaises : ses membres entrent dans nos rangs et nous ouvrent les leurs. Il prend les œuvres de nos collègues pour les couronner, leurs personnes pour s'en couronner lui- même ; les uns deviennent ses lauréats, les autres ses con- quêtes. Et ces conquêtes, il vient les chercher sur notre sol. Heureusement il ne les en déracine pas, et leurs tributs ne sont pas des adieux. C'est comme Lyonnais, c'est en restant notre collègue, que le nouvel élu va prendre sa place dans le sénat littéraire de la France. Cette place est déjà marquée entre deuxLyonnais célèbres : Ampère, rare exemple de l'hérédité du génie, qui fait aimer les lettres comme son glorieux père avait su populariser les sciences, et Yitet, esprit fin et délicat entre tous, qui a (1) Discours de réception de M. Tisseur, auteur du poème de Jacquard couronne par l'Académie, sur les Rapports de l'industrie et de l'art en Grèce. Voir page 194. (2) Ode à Lyon, par M, Victor de Laprade. Voir page 161.