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RÉPONSE X M. L'ABBÉ ROUX. 12S qu'il employait en sa qualité de duumvir, tandis que ceux qui ont fait ériger le monument de Perennis étaient tout simplement des affranchis reconnaissants, le sacerdoce, qu'exerçait ce dernier à l'époque de sa mort, n'exigeant pas l'emploi d'appariteurs. Et cette circonstance vient confirmer ce que j'ai dit au sujet du nom unique de ces affranchis. A quel titre Jucundus et Hermès auraient-ils pris soin (faciendum curaverunt) de faire élever un tombeau à Perennis, si ce n'est en reconnaissance de ce qu'ils lui devaient leur affranchissement ? A la vérité, si l'on en croyait M. Roux, le sigle LIB de l'ins- cription de Lucanus ne voudrait pas dire que les appariteurs qui y sont nommés étaient affranchis, mais bien qu'ils remplissaient leurs fonctions en amateurs ! A moins d'admettre que les anciens ne nous ont légué dans leurs inscriptions que des logogriphes, comment peut-on croire qu'un même mot, employé dans les mêmes circonstances, signifie deux choses différentes. Si les lettres lib. veulent dire liberli dans l'inscription de Perennis, comme le reconnaît M. de Boissieu, à sa table des sigles, comment pour- raient-elles signifier libentes dans l'inscription de Lucanus ? A propos de quoi d'ailleurs les appariteurs de Lucanus se déclare- raient-ils amateurs ? Est-ce que, par hasard, alors, pas plus qu'aujourd'hui, il y avait des appariteurs forcés, à la façon des galériens ? La circonstance qui a porté M. Roux à adopter cette singulière idée, c'est que le mot lib. est placé ici après la pro- fession, au lieu de l'être après le nom propre, comme dans l'ins- cription de Perennis. Ne voit-il donc pas que cette petite irrégu- larité grammaticale doit être attribuée à la disposition élégante de l'inscription ? Les noms des appariteurs sont rangés les uns au-dessous des autres sur deux colonnes de chaque côté de l'ins- cription ; pour être exact, il aurait fallu répéter lib. à chaque nom, c'est-à -dire six fois. Les rédacteurs de ce gracieux monu- ment ont pensé qu'ils pouvaient se dispenser de cette répétition en plaçant le sigle lib. après le substantif qui représente tous ces noms. Il y aurait bien autrement à épiloguer sur la position du mot sacerdotali ! Le latin n'était pas si rigoureux dans ses règles, qu'on ne pût parfois changer la position des mots, témoin