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RÉPONSE A M. L'ABBK ROUX. Ho nom de nos ayeux gaulois ; mais comme j'entrevois une bonne occasion de jeter quelque lumière sur l'histoire de ma chère province, je ne veux pas la laisser échapper. Pour commencer, je dois vous avouer que je n'ai pas compris une des premières phrases de M. Roux, qui demanderait peut- être une explication. Voulant justifier les écrivains lyonnais du reproche que je leur fais (sans prétendre les flageller, comme il dit, suivant son système d'exagération), d'avoir jusqu'ici com- plètement négligé le pays ressortissant à leur ville, M. Roux écrit ceci : « Qu'est-ce à tout prendre que l'histoire d'un pays sinon « l'histoire de son gouvernement? L'histoire du gouvernement « et l'histoire delà capitale ne sont elles pas identifiées? Avec « les vingt mille titres féodaux enlevés à Montbrison et à Ville- a franche, et que M. Bernard dit avoir compulsés, pourra-t-il, « lui, faire autre chose qu'une histoire du Forez ou ânBeau- « jolaist » [Revue, déc. 1858, p. 804-5). Est-ce une critique, est-ce un éloge de mon dessein de publier l'histoire du Lyonnais, du Forez et du Beaujolais? Je n'en sais rien. Quoi! en écrivant l'histoire An Beaujolais et du Forez je ne ferai pas autre chose que ce qu'ont fait les écrivains lyonnais, qui ne nous ont donné que l'histoire de Lyon ! Si vous avez saisi la pensée de l'auteur, veuillez me tirer d'embarras. J'ai rencontré dans le factum de M. Roux beaucoup d'autres phrases boiteuses ; mais je n'ai pas à m'en occuper ici. Non content de m'avoir reproché de manquer de loyauté et de délicatesse, M. Roux m'accuse (p. 805) de manquer de politesse. Il lui a été pénible, dit-il, de rencontrer dans mon livre la note suivante : « Tout ce qui a de l'intérêt dans Louvet ou La Mure a « été donné, soit par moi, soit par M. Ferdinand de La Roche La « Carelle. » Il ajoute : « II eût été gracieux pour M. de La Roche « La Carelle de voir son nom mis le premier, comme cela se pra- « tique dans le monde poli... » Dans son irritation contre moi, M. l'abbé Roux a altéré mon texte, sans y prendre garde , sans d o u t e . S'il avait relu avec calme la phrase qu'il m'attribue, il aurait vu qu'il me faisait dire, non seulement une impolitesse, mais encore une absurdité.