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lt> NOTICE SUU UOSCA.UY DE VILLEPLAINE. crièrent constamment Vive la Nation. De nouveaux batail- lons mêlés d'hommes armés de piques, s'introduisaient dans les cours du château ; on vint cependant a bout de les en faire sortir et ils se placèrent sur le Carrousel dans une attitude qui montrait assez leurs dispositions hostiles. M. Rœderer, a la tête du Directoire du Département, arriva alors dans la chambre du conseil, où était le Roi et toute sa famille : « Le danger, leur dit-il, est à son comble « et au-dessus de toute expression; la garde-nationale fidèle « est peu nombreuse, le reste est corrompu et serait même « disposé à tirer sur le château ; toute la famille royale « court le risque d'être massacrée avec ceux qui l'entourent, « si le roi ne prend sur le champ le parti de se rendre à « l'Assemblée nationale. » Cette proposition déplut beaucoup a la reine ; mais sur les instances de M. Rœderer, le roi se décida enfin a se rendre a l'Assemblée avec sa femme et ses enfants, et ordonna de faire venir les grenadiers du bataillon des Filles Saint-Thomas, pour lui servir d'escorte. Ce fut alors que Boscary de Villeplaine, avec cette rectitude de jugement qui ne l'abandonnait jamais dans les circonstances les plus critiques, osa donner a Louis XVI un conseil qui, s'il eût été suivi, aurait sauvé la famille royale et peut-être la mo- narchie. Écoutons à ce sujet M. de Lacretelle dans son Histoire de la révolution française, édition de 1824. « Le roi déterminé a ce funeste parti (celui de se retirer « au sein de l'Assemblée), fit venir M. Boscary de Villeplaine, « l'un des commandants dubataillon des Filles Saint-Thomas. « et lui ordonna de se réunir avec ses troupes, aux Suisses, « pour lui servir d'escorte dans sa marche à l'Assemblée, « M. Boscary le conjura de prendre un autre parti. Dès que « votre Majesté, lui dit-il, se sera livrée, ses sujets les plus « dévoués ne pourront plus rien pour elle : ne vaudrait-il