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90                         BIBLIOGRAPHIE.

de Bourg, nous raconte en historien et en touriste, les -Curiosités
d'un voyage de Bourg à Genève, que M. Timon écrit son Moniteur
Viennois , que M. Arène remplit de sa prose et de ses vers les
quatre pages de Y Abeille de Nantua, que M. Milliet-Bottier lit à la
Société d'Emulation de l'Ain son travail sur les Anciennes Mai-
sons de Bourg , et consacre dans une brochure sortie de ses
presses, les vieux souvenirs delà charmante capitale de la Bresse,
M. Bernard aîné cumulant les triples fonctions de maire , d'im-
primeur et de poète, chante la commune qu'il administre et im-
prime avec luxe d'excellents vers qu'il dédie à M. Victor de
Laprade, son compatriote et son ami.
  Son petit poème est l'histoire de l'humble village d'Ecotay,
bâti aux pieds d'un puissant manoir léodal. Le poète vient rêver
auprès de ces immenses ruines et leur demande les secrets du
passé :
        Il est nuit, tout se tait et le torrent seul gronde.
        Clepsydre sans repos, dans leur auge profonde,
        Sous l'arche de feuillage où fut tracé leur cours,
        Ses eaux roulent l'écume ainsi qu'aux premiers jours.
        Au milieu des débris du palais d'un autre âge,
        Je les entends gémir comme le vent d'orage.
        J'écoute si leur plainte, appel mystérieux,
        Evoquant devant moi les maîtres de ces lieux,
        J'entendrai des vieux morts s'entretenir les ombres,
        J'apprendrai les secrets de ces murailles sombres.

   La voix du poète a été entendue; l'histoire du village et du
manoir se déroule à ses yeux. Voici un hardi montagnard écos-
sais qui descend dans les plaines foréziennes -, il devient ami du
comte de Forez, il se marie à une belle et douce jeune fille,
        Et cependant il rêve au clan des ses aveux !

        Debout, couvert du plaid, le chevalier austère
        Se dresse auprès de moi. Son front est moins sévère ;
        De la fraîche vallée et les prés et les bois
        Et le profond ravin aux agrestes parois,
        De l'Ecosse si chère où court sa souvenance,
        A ses yeux consolés offrent la ressemblance.