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BIBLIOGRAPHIE. 91
Dans ce vallon qui lui rappelle l'Ecosse un puissant manoir
est élevé ; les maisons des vassaux se groupent autour des mu-
railles protectrices , les sires d'Ecotay deviennent célèbres , de
cette famille loyale et vénérée sortent des prélats, des docteurs, •
des saints en même temps que des administrateurs et des guer-
riers ; puis les siècles ébranlent les vieilles tours que leurs maî-
tres n'habitent plus ;
La ruine se fait à ce foyer glacé,
Le fief devient domaine, on le vend, on l'échange !
C'est l'histoire de toutes ces nobles ruines. Richelieu a donné
le premier coup de hache, la révolution renverse le vieil arbre
féodal dont toutes les ruines sont coupées ;
Le monde du vieux temps, les droits, les privilèges
S'en vont comme les morts, fondent comme les neiges.
Aujourd'hui la famille est éteinte , le château puissant est
ruiné, Ecotay n'est connu que comme un laborieux et riant
village qui, sans craindre les routiers et les cottereaux, laboure,
sème et recueille, douce existence que rien ne viendra troubler.
Tout est en paix dans la ville comtale,
Et dans la plaine où brillent les étangs,
Et la bourgade, et la ferme et les champs
Semblent aussi, sous une gaze immense,
Se reposer dans l'ombre et le silence.
Pour Ecotay le réveil a sonné :
Dans le chalet de feuilles couronne,
Dans la maison où la vitre scintille,
Dans le moulin dont le tic-tac babille,
On est sur pied, et les bons travailleurs
Diligcamment s'en vont à leur labeurs.
Félicitons la commune d'Ecotay d'avoir pour maire un aussi
élégant poète. Quand on a l'amour du beau on a certainement
l'amour du bon ; félicitons aussi le corps des imprimeurs de
continuer à montrer que leur profession n'est pas purement
matérielle, mais qu'elle est avant tout intelligente et libérale ,
et qu'à force de fréquenter des gens d'esprit, ils "peuvent aussi