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                          Mgr CHALANDON.                          79
  s'est écrié l'honorable magistrat, — au sein de cette humble cité,
 stationnaire à côté du progrès général, soigneuse de ses traditions,
 fière de son passé. A chaque pas , V. G. reconnaîtra la trace de
 cette pauvreté honorable , de cette simplicité antique , de cette
 humilité innée, vertus qui furent enseignées par nos saintes pa-
 tronnes , et qui sont demeurées la seule charte de notre pays.
 Entrez dans notre basilique élevée pour servir de refuge contre
 les attaques des ennemis du corps, et contre les tentatives des
 ennemis de l'àme ; V. G. y trouvera une réunion fervante, dont
 l'empressement ne se ralentit jamais, et dont la foi profonde et
 expansive, témoigne d'une conviction qui n'est pas inspirée par
 des enseignements humains... » — Tout le discours de M. Digoin
 fut à cette hautçur d'à-propos, de pensée et d'expression.
    Dès le 23 et le 24 au matin, les pèlerins couvrent les routes
 de terre et d'eau et jonchent la ville. Pour obtenir une étroite
 place dans l'intérieur du vieux temple, il faut en prendre pos-
 session, bien avant l'ouverture des offices qui doivent se célé-
brer. — C'est à vêpres, le 24, que l'on descend de la chapelle
 supérieure, pour les exposer à la vénération des fidèles, les deux
 châsses contenant les reliques de Marie Jacobé et de Marie Salomé.
C'est l'instant vraiment pathétique, vraiment sublime. Quand,
au Magnificat entonné par 3,000 voix, les châsses s'inclinent
doucement sur la foule ivre de joie, ivre d'espérance, ivre de
jubilation et de prière, la scène est transportée dans les basi-
liques de Constantin. Tous les fidèles ont un cierge à la main, et.
il résulte de cette circonstance, que les personnes placées dans
la grande tribune, sont réellement au ciel, puisqu'elles ont les
étoiles à leurs pieds, comme le fit remarquer, avec tant de jus-
tesse, un de nos plus dignes voisins.
    Jamais, dans ma vie qui n'a pas été dépourvue de grandes émo-
 tions, je n'ai éprouvé une étreinte plus saisissante, un sentiment
 plus profond. Quelle verve, quelle admirable spontanéité, quelle
explosion de la foi antique et populaire, dans ces accents, dans
ces cantiques, dans ces gestes inspirés, dans ces pieuses cla-
meurs, dans cette allégresse communicalive, dans cette sainte
agitation de la confiance et de la ferveur ! L'archevêque nous a